Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage...

Vendredi soir, sous la lueur des lampadaires, nous attendions. Le froid gelait progressivement nos doigts et nos orteils, surtout pour les moins couverts d’entre nous. Je remercie d’ailleurs Virginie pour son pull ! Fred avait tout planifié, des trajets jusqu’au montage de la goélette et nous étions là tous les 9, devant l’engin.
Nous étions deux nouveaux. Pour la première fois, je rencontrais l’équipe des Dunes. J’étais frappé par la diversité de cette équipe. Tous les âges, tous les niveaux ! Certains couraient occasionnellement, d’autres préparaient des ultra-trails de 160 km. Nous suivions les instructions de Fred et de notre coordinateur, nous avions la chance d’être suivis de près par un membre de la course du Raid Centrale Supélec qui avait lui-même participé à des courses en joëlettes auparavant.
Nous attendions dans le froid le début de la course. Mais avant, le plus important : l’arrivée de notre pilote ! Ce soir-là, c’est Ulysse qui participera à la course pour la 4ème fois.
Après installation dans la joëlette, bien couvert, nous commencions à nous échauffer avec quelques foulées. Les équipiers me montrèrent comment régler les poignées à l’arrière, et comment effectuer les rotations pour se relayer. Après quelques tours de chauffe sur le parking, nous étions prêts.
La course nous a mis à l’honneur ! Après un bref discours, Ulysse partait le premier, en avance de quelques minutes sur les autres coureurs. Le parcours faisait une boucle d’un peu plus d’un kilomètre pour revenir au point de départ. Au bout de ces premiers mètres, une immense haie d’honneur nous attendait, formée par tous les participants. Ulysse était aux anges, il souriait et s’exclamait, la course était lancée !
Nous suivions le parcours, évitant les quelques cailloux et racines. Le trail faisait 12,5 km avec un dénivelé de 250 mètres. De nuit, à la lampe frontale, nous traversions avec Ulysse chaque obstacle : de la boue, des graviers, un tronc... Nos chaussures s’enfonçaient, parfois jusqu’à la cheville, dans des flaques, nous échappant presque, tandis que la fumée s’échappait de nos poumons. Une certitude, c’est qu’au bout de quelques kilomètres, nous n’avions plus froid ! Ulysse, lui, avait toujours les mains chaudes ! Il riait quand nous nous enfoncions dans la boue et se moquait de nous quand nous manquions de basculer à flanc de colline. Sacré Ulysse !
Un des moments les plus intenses de la soirée débutait après la mi-parcours. Un membre organisateur nous mettait en garde du dénivelé important à venir. En apercevant la montée, nous avons sorti les sangles pour tirer la joëlette, et tout le monde s’est mis à pousser. La montée était raide, nous cherchions appui sur des racines et des pierres, car la boue faisait glisser nos pieds. À la une, à la deux, à la trois ! Tous les 9 autour du chariot n’était pas suffisant, d’autres participants de la course se sont arrêtés pour nous prêter main-forte. Dans un ultime effort collectif, crottés jusqu’aux genoux, nous hissons Ulysse en haut de la colline.
Après quelques dizaines de minutes, nous repassions sur le bitume pour le sprint final. La forêt n’avait pas eu raison de nous, il restait encore beaucoup d’énergie, et surtout à Ulysse ! Après être passé devant une fanfare, nous entendions de la musique au loin : la ligne d’arrivée ! Une dernière haie d’honneur nous attendait pour célébrer ces derniers instants de course. Ulysse semblait heureux et ne voulait plus quitter la joëlette.

Thomas, nouveau cylindre.