Les Collines de Giono avec Thibault
Giono... la boucle est bouclée, depuis notre reprise des week-ends Dunes en off l'an dernier.
Beaucoup de courses se sont déroulées depuis. Quel chemin parcouru encore !!!! Et tant de sourires retrouvés.
Ce fut le cas de Thibault aujourd hui sur les hauteurs de Manosque, terrain fertile à l'écriture de Giono... et même si la communication est très limitée avec Thibault on peut parier ! Sa maman nous a confirmé à l'arrivée qu' il a profité autant que nous de ce grand bol d'air si riche en couleurs, luminosité et odeurs.
Un grand bonheur encore de l'avoir retrouvé, d'avoir accueilli une nouvelle recrue, et d'avoir dépanné en pleine nature nos amis d'Handicap Evasion avec une chambre à air lineaire. Les Dunes ne manquent pas d'air !!!!
Pierre Maestracci
A LIRE : LES IMPRESSIONS DE ROMUALD DANS CETTE COURSE (Joëlette d'Handicap Evasion)
Il y a des moments dans la vie qui sonnent comme des signes.
Il y a quelques mois, Benoit m'avait parlé de Joëlette et je ne connaissais pas vraiment le principe. Il m'a expliqué avec toute sa passion et son altruisme, le bien que ça fait de courir pour les autres, et la chance qu'on avait de pouvoir courir quand on veut et comme on veut, et que c'était pas le cas de tous... J'ai toujours tourné autour du monde associatif mais j'ai jamais vraiment eu l'occasion d'avoir un rapport direct et concret pour partager un moment de vie avec des personnes handicapées. Ce dimanche 27 novembre était donc ma 1ère expérience de Joëlette, et j'ai envie de dire une 1ère marquée au fer rouge
Tout d'abord une équipe fantastique, pleine de joie et de déconnade. Une vraie aventure humaine marquée de péripéties puisqu'on a commencé avec un bras en moins au montage de la Joëlette... et là, les pas de bras pas de chocolat on fusé ça a continué avec une goupille introuvable et par la force des choses un départ retardé de 10 bonnes minutes... mais qu'à cela ne tienne nous voilà partis bille en-tête pour faire vivre à Joël la plus belle remontada de l'histoire de la Joëlette
Au bout de 2km me voilà déjà dans le rouge avec le cardio à 180, et là je me dis je suis tombé sur des fous furieux qui vont me faire exploser dans moins d'1km... j'essaye de trouver ma place, de retrouver du souffle. Marc et Jean-Louis donnent de leur expérience pour expliquer aux 2 nouveaux (Ronan et moi) comment aider au mieux et on essaye d'envoyer les mains un peu partout pour faire de notre mieux.
La 1ère grosse montée est passée mais on sent bien qu'on est parti très fort, du coup petit arrêt déshabillage car on est tous en nage. On enchaîne sur la 1ère descente et là j'aurais jamais imaginé qu'on puisse descendre aussi vite avec une Joëlette ! Sous les quelques cris de Joël (peur/joie je sais pas trop) Marc et Jean-Louis envoient une descente de malade au milieu des autres coureurs et coureuses qui nous doublent ! C'est là où je comprends qu'en fait on est dans une course ! Joëlette ou pas, c'est aussi un esprit de course et j'ai trouvé ça génial car je me dis qu'on fait vivre à Joël un moment de compétition ! C'est pas une rando ! On se sent vivant aussi quand on double, quand on se donne à fond et j'ai adoré ça !
Bref on continue notre périple mais mes yeux avaient déjà changé. Je voyais une équipe prête à tout pour rattraper l'autre Joëlette, et Joël en train de vivre le truc à fond ! Parfois on s'encourageait, parfois on demandait à Joël de nous encourager ! Chaque coureur qui passe a un mot d'encouragement, parfois même nous pousse. C'était beau cette solidarité !
Après 7km, on arrive enfin à une partie en faux plat descendant, et Jean-Louis nous dit de lâcher les freins. On sent qu'on a pris un super rythme et là on saute sur un rocher ! J'entends un pschitt... je regarde la roue et je vois qu'elle est en train de se dégonfler ! Je lance un "les gars on a crevé" ! Petit moment de stupeur mais encore une fois je les vois tous réagir tranquille. Pas de problème, on appelle, on doit pas être loin du ravito ... enfin bref pas de problème que des solutions... on porte la Joëlette sur 800m, on arrive au ravito où on retrouve l'autre Joëlette. Ils ont tout pour réparer (à ce moment là je l'ai pas dit, mais on aurait dit l'équipe de la Jamaïque dans Rasta Rockett qui porte leur bobsleig devant les suisses) Ils sont assez surpris de nous voir déjà là et ils réparent notre roue.
Les 8km suivant étaient beaucoup plus tranquille car notre but était atteint. On avait rattrapé l'autre Joëlette et on allait pouvoir finir ensemble. Arrivent les derniers km où il a fallu que Jean-Louis soit obligé d'aller stopper Ronan et Benoit qui avaient du mal avec le mot stop Ce que j'ai aimé à ce moment là c'est quand Jean-Louis a dit, "il reste 2km et maintenant on profite".
Il avait tellement raison ! Vivre ce moment, cette arrivée, cette volonté, cette force a été pour moi une révélation. Voir les yeux de Joël, ses cris dans les descentes, voir Marc toujours en train de pousser, tirer sans jamais rien dire (une force de la nature que j'ai pas osé pousser pour prendre sa place, mais c'est partie remise...).
Merci, merci à tous pour ce moment ! Merci Benoit tu es aussi un monstre de gentillesse et de courage car toi aussi tu lâches jamais rien ! Même front à terre tu lâches pas les bras de la Joëlette ! Merci Audrey pour ta joie communicative et surtout, merci Joel, car au fond ce qui nous réunit c'est toi, à qui on veut faire vivre des expériences de notre passion du trail.
Romuald
Antenne Sud
Alsace
Ch'ti Team
Paris
Rhône Alpes