Course du Soultzerkopf

Les Dunistes dans les Vosges du (grand ?) Nord

Une belle journée se profilerait-elle, après un hiver tenace ? C’est bien ce qui se dit dans les médias, et c’est en tout cas ce que veulent, exigent même !, les dunistes pour cette première sortie de l’année dans les contrées les plus septentrionales de l’Alsace.

Un frais soleil nous rassemble à 9h à Lampertsloch, village perché aux abords de la forêt à arpenter aujourd’hui. Sonia, Stéphanie, Nicolas, Fabien, Alain, Alexandre, Samuel, Pascal et le p’tit nouveau Sullivan, ont répondu à  l’appel de Cédric, le gentil organisateur du groupe des dunistes du jour. Nous aurons la responsabilité, et c’en est  une, d’emmener la petite Eva, Picandou et Doudou bleu dans la joëlette. Attention ! C’est parti sous l’arche de départ, comme les coureurs, l’hymne de Dunes en plus ! Le tout, par une montée que nous empruntons gentiment, sinon….pas de chansons ! Il ne faudrait pas que notre souffle soit coupé dès les premiers mètres : on s’est quand même lancé sur 23 km, avec quelque dénivelé…

La montée laisse sa place à un chemin relativement plat, large à souhait, qui permet à la troupe de prendre les choses en main comme il faut : on fait connaissance avec notre passagère et entre nous chacun trouve sa place. Les muscles sont à peu près chauds, nous pouvons donc aborder la deuxième montée, toujours en chemin large, relativement longue et qui nous mène à un palier. Un premier membre de l’association (organisatrice) des Coureurs de la Saline nous indique la bonne destination : il ne faudrait pas se tromper et prendre le 13 km, on n’est pas que des chochottes … Et Papy, puisque c’est comme ça qu’on le surnomme, surréalistement vu ses guiboles, est notre premier supporter sur la course. Forcément, puisque nous sommes partis 17 minutes avant le départ officiel.

Donc, nous prenons à gauche au carrefour, et c’est une descente qui nous permet de souffler et de pratiquer la base du fonctionnement de Dunes d’espoir : le relais. On modifie donc les équipes, en vérifiant bien que Picandou et Doudou bleu (gris ?) soient bien toujours présents dans les mains d’Eva. Descente de courte durée, puisque nous quittons le chemin pour virer à droite, dans une … montée. Pas étonnant, car nous nous trouvons dans le secteur du Liebfrauenberg (la montagne des femmes amoureuses, allez savoir), en tout cas sur des hauteurs… qui nous font redescendre via un chemin un peu plus étroit et encombré par endroits. Bûcherons en pleine activité qui laissent des traces. Le tracé est bien indiqué lorsque les troncs sont insurmontables et pour le reste, la joëlette et tous ses passagers prennent de la hauteur dans les mains des dunistes…qui en verront bien d’autres plus tard…

Nous voulions descendre ? Et bien nous allons descendre, et ce jusqu’à l’entrée de Lembach, joli village au creux de la Vallée de la Sauer. Le chemin qui nous y emmène, plat et légèrement descendant, nous fait profiter de la visite

des trois premiers coureurs du 23 km. Bravo ! Certains dunistes se laisseront tenter par un sprint, histoire de se mesurer aux héros… (au fait, qui sont les véritables héros aujourd’hui ?). Nicolas rassemble gentiment le groupe autour d’Eva.

Notre passagère a soif et perd Picandou qui est de suite secouru, ouf ! Nous apercevons le ravitaillement. Un verre d’eau, carreaux de chocolat et tranches de pain d’épices : on prend des forces avec que cela ne se corse. Re- départ, mais de courte durée, puisque nous attendent au détour du chemin montant, les parents d’Eva, acclamant leur petite fille ! Elle aura bien des aventures à leur raconter, je veux dire, à ses doudous, ce soir, au coucher… Un p’tit bisou et on se revoit au déjeuner, ok ? Et nous accueillons Alexis flanqué de sa famille pour lui souhaiter bon voyage.

Alexis prend place dans la joëlette au moment où celle-ci entre dans la phase critique du parcours : une gentille montée de 4 km. Il débutera donc son périple dans un rythme tout doux, sur un chemin large et caillouteux, rectiligne comme on aime … pas trop. Plus aucune mélodie dans l’air, on souffle, groupés autour de notre hôte et soulagés d’entendre notre coach Nicolas annoncer : « on marche gentiment pendant 1 minute ! ». Et Fabien de répondre pour les 9 autres « 1 minute réelle ou 1 minute ressentie ? ». La réponse était sous-entendue : pas   moyen de corrompre notre Nicolas.

Comme elle a fait du bien, cette minute de récup !!! On reprend la course à pied, notre sport favori à tous, jusqu’au bout de cette ligne de chemin interminable, puis nous nous engageons à gauche dans le « single track », assez large pour laisser passer une joëlette. Alain, rapide comme un sanglier jaune, fait des allers-retours à l’avant du groupe pour prendre des clichés de la joyeuse équipée. On pousse, on tire, on fait la chenille les mains sur les hanches, on soulève : Alexis verra des troncs, des branches, des bûches et tout objet boisé de très près. « ça va, Alexis ? » : un petit « oui », et un grand sourire.

Secoué, il le sera. Cuisiné aussi. A cause de son collier. Pas n’importe lequel : une gourde d’aspect Saint-Bernard pour secourir les personnes en détresse. Il y en avait, des dunistes qui auraient aimé connaître voire gouter ce breuvage dont seule la couleur sera divulguée : verte. Des herbes, selon Alexandre, expérimenté en herboristerie ? Suspense…

En tout cas, Alexis n’aura pas l’occasion de beaucoup boire car nous nous approchons du sommet. Les dunistes latéraux ont depuis longtemps désertés vers l’avant ou l’arrière, l’étroitesse du sentier les y obligeant. Si bien que les coureurs s’écartent parfois poliment du tracé pour nous dépasser. Le sentier arrive sur un chemin large que nous empruntons avant de re-bifurquer sur un single-track et de rapatrier une brebis égarée ayant préféré choisir la pente ascendante … que nenni ! Y’a encore un peu de montée, mon gars ! Et merci à Fabien qui lance encore un « Et ouvre l’œil, ok ?! » au coureur étourdi.

Nous arrivons sur les hauts, empruntons des chemins plats et des descentes, qui nous permettent de reprendre des forces. Encore une longue montée sur large chemin, mais dont on voit la pseudo-fin, c’est-à-dire qu’après la « descente-qu’on-prend-en-sens-inverse », il y un faux plat qui dure un peu… mais qui descendra, si-si !   Le soleil perce à travers les arbres, cet astre dont on languit depuis si longtemps. A vrai dire non, il a fait son apparition il y a quelques jours, mais là, il est accompagné d’une douceur qui fait rosir nos joues : presque le coup de soleil, quoi ! Que du bonheur.

Et puis, le spectacle (une petite frayeur quand même) d’une Sullivade : comprenez roulade « à la Sullivan ». Il voulait se faire remarquer, le nouveau ? Réussi ! Cédric, à l’avant de la joëlette, esquive le danger en vrai pro, ouf !

Les seuls mètres (deux !) de bitume à fouler sont ceux de la mini-route qui mène au Soulterkopf ; nous les franchissons en entonnant de plus belle notre chanson fétiche jusqu’au ravitaillement et notre fan-club que nous apercevons : Maman, Papa, soeurette et ami d’Alexis, aux visages radieux !

Quelques photos, un morceau de chocolat et la recette officielle de l’objet de toutes les curiosités voire convoitise, la potion magique d’Alexis : de la menthe à l’eau…quelle déception ! Encore 4 bons km de parcours d’après Michel,le cap’tain du stand et coach de Stéphanie qui prend des nouvelles de sa protégée. Il ne propose pas de Picon, à son grand regret … et celui des dunistes masculins !

Descentes au programme, et attention au carrefour dangereux : les secours et le plus breton des Coureurs de la Saline, Mickaël, nous rendent attentifs, merci ! Nous sentons la fin de notre aventure proche, en passant près du Marienbronn, où sont entonnés des chants païens. Nicolas nous propose de se rassembler gentiment tous autour d’Alexis ; les poignées avant de la joëlette sont maintenues par deux coureurs, histoire de dégager la vue de notre passager : ça y est, nous sommes prêts pour la descente finale vers l’arche d’arrivée. La musique duniste retentit au détour du chemin, jusqu’à la ligne, haute en décibels et sous les applaudissements !

Quelle belle journée avec Eva et Alexis ! Tout y était : des sourires radieux, quelques blagues douteuses, de la joie exprimée, de la transpiration à évacuer, du jaune, du jaune…. dans les chaleureuses Vosges du Nord. A laprochaine, et gentiment, ok ?!

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