La première découverte d'une ville tunisienne a commencé par la visite du marché de Tataouine, ses poteries, ses épices et patisseries (cornes de gazelle) et ses roses de sables. Rencontre avec un dresseur de faucon. Les griffes du rapace se sont avérées moins coriaces que "les griffes des profs" dixit Marie-Agnès !
Pour cette deuxième étape, changement de décor : chemins caillouteux, montagne et palmiers à l'horizon.
Incident technique au 5ème km : bris d'un amortisseur de joëlette (réparé en moins de 7 mn). Ce qui a fait dire à Hervé, "les Dunes ont du ressort... !". Le reste de l'étape s'est déroulé tranquillement, ponctué par les encouragements des 4X4 suiveurs où les enfants mettaient une chaude ambiance.
Grande première aujourd'hui, un direct de Tataouine avec le lycée Toulouse Lautrec a été établi. Toute l'équipe des Dunes pense particulièrment à Corentin et Benoit, jeune nomade d'une précédente aventure.
Hier, en fin d'après-midi, découverte du village de Chenini qui s'étage sur le flanc d'une crête avec ses maisons creusées dans la roche. Visite des maisons troglodytes et promenade avec les moyens du bord : joëlettes + fauteuils sur les chemins de mules jusqu'à la mosquée qui domine la plaine.
Ce matin, départ très rafraichissant, température 10 °C et vent de face pour 13 km de champ de cailloux, puis, 8 km d'une lente montée vers le village berbère de Guermessa. Dans les derniers hectomètres, un chemin en balcon nous faisait progressivement découvrir les oasis de la plaine environnante avant de franchir la ligne d'arrivée au pied du village le plus élevé de la région.
Puis, 4 heures de route de piste cahotique, en 4x4, l'après-midi, pour rejoindre Douz, où nous sommes maintenant installés pour deux jours.
Quand les "Dunes" rencontrent les dunes... !
El Faouar, petit oasis du sud Tunisien, aux maisons enfouies dans le sable, était le point de départ de cette étape entièrement consacrée aux dunes. Après 8 km sur une piste sablonneuse, rencontre surprenante autour d'un point d'eau avec une famille de nomades berbères et son troupeau de moutons.
Puis le relief devient de plus en plus marqué. Devant nous, du sable à perte de vue. Les bosses qui paraissaient minuscules, semblaient insurmontables. C'était la confrontation tant attendue, le rêve qui revient pour nous tous... !
Les 4 joëlettes serpentaient lentement entre les monticules de sable, les escaladaient encore plus lentement mais gardaient le bon cap. 4 heures suffiront pour en venir à bout. Chaque enfant a franchi la ligne d'arrivée sous les applaudissements et une ola improvisée par l'ensemble des autres coureurs.
En fin d'après-midi, balade en calèche, à dos de dromadaire.
Nous avons laissé Douz et ses dunes ce matin pour reprendre la route de Djerba et de la mer où nous séjournerons jusqu'à la fin de la TOST. Au cours de notre retour vers la Méditerannée, nous avons avalé le menu quotidien des 21 km avec un grand plaisir pour tous.
Une piste de montagne, assez roulante dans sa première moitié, a permis à chacun de se dégourdir les jambes sur un bon rythme. Ensuite, changement de décor, le terrain est devenu de plus en plus rugueux, avec de longues montées vers des villages forteresses.
Seuls quelques éleveurs de moutons survivent au milieu d'un environnement hostile. Ici ne poussent que les pierres et les cailloux tellement l'eau se fait rare. Le dédale de ruelles que nous empruntons pour traverser ces villages, donnait un air fantasmagorique au lieu.
La ligne d'arrivée, située en haut d'un petit raidillon, était franchie après 3 heures d'une superbe balade en montagne.
En fin de journée, un bac nous a ensuite ramené à Djerba où nous avons visité une poterie avant de nous installer à l'hôtel pour les 2 derniers jours.
Ce matin, les Dunes ont exceptionnellement été invitées à prendre le départ 15 minutes avant les autres coureurs. Les enfants ont pu ainsi encourager les élites qui les ont rejoint à partir du 7ème km.
Le parcours, tracé au milieu de palmeraies, n'était probablement pas le plus impressionnant de la semaine pour nos jeunes. Les derniers kilomètres en bord de mer et le contexte particulier de cette journée, ont fait de cette dernière étape un passage marquant du séjour.
Tous les enfants se sont retrouvés pour progresser ensemble sur la ligne d'arrivée. Une fois la ligne franchie, sous les applaudissements nourris des autres coureurs, l'émotion et la volonté (vaine) de prolonger les moments intenses de cette semaine ont rapidement gagné l'ensemble du groupe.
Une visite éclaire au souk de Djerba cet après-midi et cette belle aventure s'achève sur une soirée de gala avec la remise des récompenses au jeunes marathoniens.
Ils ont dit :
Een novembre 2002, dans la jungle de Thaïlande, en mars 2003, la Trans-Oasis du Sud tunisien, en avril 2003 la Stramilano, la plus grande course populaire du monde: 50000 coureurs classés ... sans un seul coup de poing.
Le soleil est déjà haut dans un ciel limpide au-dessus des superbes dunes arrondies de sable blanc. Il fait déjà chaud. Nous sommes 134 hommes et femmes de tous âges à pratiquer les étirements d'usage et piétiner avant le départ.
Nos muscles brillants enduits de camphre répandent une odeur subtile qui fait fuir un scarabée noir sur la dune blanche. Derrière nous les véhicules 4x4, nouveaux princes du désert sont alignés en rand d'oignons.
La quatrième étape de la Trans-Oasis du Sud tunisien comprend 21 kilomètres de dunes depuis El Fahouar jusqu'à Es Sabria, au sud-ouest de Douz. Le départ est donné. La petite troupe arc-en-ciel serpente en foulées parmi les dunes, le silence petit à petit s'installe et le flot des coureurs s'étire.
Dieu qu'elle est belle, pure et grandiose cette nature! Un gros peloton de coureurs en jaune ressemble à des fourmis s'entraidant pour amener un précieux butin à la fourmilière. Ce sont des athlètes qui poussent, tirent, soulèvent en courant un petit groupe de jeunes handicapés, attachés sur leur "Joëlette" (chariot spécial, tout terrain, avec brancards et lanières). Une fille, des femmes et des hommes: des profs de gym et même le champion de France des 100 bornes.
Sans discours ni fanfaronnades, ils se défoncent tous pour une même cause: l'épanouissement de ces jeunes handicapés. Quelle audace! quel courage! quel enthousiasme! quel exemple! quelle foi! quelle "leçon" pour moi qui dispose de tout mon petit bien-être à tous moments...
Ils sont tous là: ils se relaient, côte à côte, le dos courbé sous le soleil qui brûle leurs épaules. Leur joie éclate en chants qu'on entend au loin par-dessus les dunes inombrables.
Aprés la traversée d'un chott, un petit point apparait à l'horizon. Il bouge, il grossit. Ce sont eux, toujours en peloton serré. On les entend, ils arrivent, quel mérite, quel témoignage. Une ovation les attend ... Tous trempés de sueur ... Quel bonheur!
Demain ils vont repartir pour une autre étape, avec le même enthousiasme, repoussant les limites de l'impossible, au fin fond du désert. Merci et bravo les Dunes d'Espoir. Théo
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